Le projet de réforme de Danielle Smith pousse le vote sur la séparation de l'Alberta vers un "quand" plutôt qu'un "si". Les militants auront besoin de signatures d'une fraction réduite des Albertains pour forcer un référendum, grâce à une nouvelle loi du UCP. Toutefois, pour gagner la séparation, ils doivent surmonter un obstacle bien plus élevé.
Un total de 177 000 signatures sera désormais requis pour déclencher un référendum sur la séparation de l'Alberta. Cela représente environ 3,5 % de la population de la province. Avant cette réforme, environ 600 000 Albertains devaient s'inscrire pour initier un référendum constitutionnel. Cette nouvelle législation a donc considérablement facilité la tâche des groupes favorables à l'indépendance.
Le Alberta Prosperity Project, qui avait déjà commencé à rassembler des signataires, affirme avoir atteint le nombre requis pour répondre à ce nouveau seuil. La situation politique actuelle, marquée par l'élection d'un gouvernement libéral fédéral, a ravivé les aspirations à une rupture permanente avec l'unité canadienne.
Malgré cette avancée, l'indépendance de l'Alberta est largement perçue comme une proposition vouée à l'échec. Un sondage d'Angus Reid a montré que seulement 25 % des Albertains soutiennent cette idée, tandis que 75 % s'y opposent. Cependant, le gouvernement de Smith a contribué à rapprocher le mouvement séparatiste de ses objectifs.
Smith a souligné qu'elle ne préjugerait pas des actions des citoyens concernant une pétition. Pourtant, la pression croissante autour de cette question pourrait inciter les Albertains à envisager la séparation comme une option viable.
Le président du UCP, Rob Smith, a interprété les réformes électorales de Smith comme un soutien pour les partisans de la séparation. Il a même encouragé les discussions sur un chemin vers l'indépendance. Cela a suscité des réactions mitigées au sein du mouvement pro-indépendance, certains leaders craignant que la baisse du seuil de signatures ne nuise à leurs chances de succès.
Dennis Modry, co-leader du Alberta Prosperity Project, a exprimé des réserves sur cette réforme, soulignant que le véritable défi reste d'obtenir suffisamment de votes pour gagner un référendum. Actuellement, son groupe a collecté plus de 120 000 noms de personnes prêtes à signer une pétition.
Les conséquences d'un référendum sur la séparation pourraient être néfastes pour l'économie de l'Alberta. Les critiques, y compris des membres du NDP, affirment que même envisager un référendum nuit à l'investissement et aux relations avec les Premières Nations. Christina Gray, députée néo-démocrate, a averti que cela pourrait faire de l'Alberta la risée du Canada.
Des chefs de Premières Nations ont également averti que la séparation ne peut se faire sans leur consentement, soulignant l'importance des traités. Ces avertissements mettent en lumière les complexités juridiques et éthiques entourant une telle initiative.
La situation politique en Alberta est en pleine évolution, avec des réformes qui pourraient rendre un référendum sur la séparation plus probable. Cependant, le soutien populaire reste divisé, et les défis économiques et juridiques demeurent considérables. L'avenir de l'indépendance de l'Alberta dépendra de la capacité des militants à rassembler un soutien suffisant et à naviguer dans un paysage complexe.