Des milliers de Taïwanais se dirigent vers les urnes pour un vote sans précédent et controversé visant à destituer des législateurs accusés d'être trop proches de la Chine. Ce vote, surnommé "dabamian" ou Grand Rappel, a été initié par un mouvement civique.
Plus de 30 législateurs sont ciblés, et ce vote pourrait modifier l'équilibre des pouvoirs à Taïwan, où un blocage politique persiste entre le gouvernement du Parti progressiste démocratique (DPP) et le parlement dominé par le Kuomintang et ses alliés.
Ce sujet a profondément divisé la société taïwanaise, entraînant de grandes manifestations et des débats intenses. Les activistes pro-rappel et anti-rappel affirment tous deux défendre la démocratie de Taïwan.
Le mouvement autour du vote de rappel a débuté avec les élections de janvier 2024, où les électeurs ont choisi William Lai du DPP comme président. Cependant, l'opposition a dominé le parlement de la Yuan législative.
En mai 2024, des milliers de personnes ont commencé à protester, donnant naissance au mouvement Bluebird, du nom d'une rue de Taipei. Beaucoup croient que le Kuomintang, connu pour sa position amicale envers la Chine, est influencé par Pékin.
La suspicion a augmenté lorsque des législateurs du Kuomintang ont visité la Chine et ont été accueillis par un haut responsable du Parti communiste chinois. Des groupes civiques ont lancé des pétitions pour destituer divers législateurs du Kuomintang, qui ont riposté en ciblant des élus du DPP.
Ce samedi, les citoyens de 24 districts voteront sur une question simple : souhaitent-ils évincer leur législateur ? Un second tour de vote aura lieu en août pour les autres cas de rappel.
Dans chaque district, si le nombre de votes dépasse 25 % des électeurs inscrits et que plus de la moitié votent oui, le siège doit être libéré. La participation des électeurs est considérée comme cruciale pour le succès du Grand Rappel.
Le DPP a d'abord tenté de se distancier du mouvement de rappel, mais a finalement exprimé son soutien. Lai a souligné que le DPP "doit s'aligner sur le pouvoir du peuple" pour protéger la nation.
Pékin a également pris part au débat, accusant Lai de "dictature sous le couvert de la démocratie". Les tensions continuent de croître alors que Taïwan navigue dans cette crise politique.
Le vote de rappel à Taïwan représente un moment décisif dans l'histoire politique de l'île. Les résultats pourraient avoir des répercussions majeures sur l'avenir de la démocratie taïwanaise et ses relations avec la Chine.