Le parlement néerlandais a voté pour interdire l'achat et l'utilisation des feux d'artifice, mais cette mesure ne prendra effet qu'après le prochain réveillon du Nouvel An. Une majorité des députés a soutenu cette interdiction, mais a également approuvé un report en raison des demandes d'indemnisation potentielles des fournisseurs de feux d'artifice.
Les feux d'artifice sont une tradition du Nouvel An aux Pays-Bas depuis des décennies. Cependant, les blessures et les dégâts causés lors de cette nuit ont considérablement augmenté ces dernières années. Lors du dernier réveillon, deux personnes ont perdu la vie et 1 162 ont nécessité un traitement d'urgence pour diverses blessures, notamment des brûlures et des dommages oculaires.
Les célébrations du Nouvel An sont devenues synonymes de comportement antisocial dans de nombreuses villes néerlandaises. Le soutien public pour une interdiction a progressivement influencé les décideurs politiques. Selon un récent sondage, trois quarts de la population néerlandaise sont désormais favorables à cette interdiction.
Le parti libéral de centre-droit VVD, membre du gouvernement néerlandais, a soutenu l'interdiction fin mars, suivi par un autre parti de la coalition, le NSC. Cependant, les deux autres partis au pouvoir ont exprimé des objections, arguant que la plupart des problèmes provenaient de feux d'artifice achetés illégalement.
Les spectacles de feux d'artifice organisés localement pourraient survivre à l'interdiction, mais les détails restent à définir. Le compromis délicat de reporter l'interdiction jusqu'au réveillon du Nouvel An 2026 suscite des craintes d'une nuit de chaos légalisé. Mirjam Bikker, du parti Union chrétienne, s'inquiète que le 31 décembre prochain soit "une autre sorte d'Armageddon".
Il ne s'agit pas seulement de feux d'artifice tirés dans les rues. Des voitures, des scooters et des bâtiments ont été incendiés, et des émeutes ont éclaté avec des feux d'artifice lancés sur les services d'urgence. Lors du dernier Nouvel An, 200 personnes ont été arrêtées, et les dégâts causés par les feux d'artifice ont été estimés à 16 millions d'euros.
La police a été attaquée dans plusieurs villes néerlandaises alors que des jeunes les bombardaient de feux d'artifice. Dix-neuf villes ont imposé des interdictions de feux d'artifice, mais celles-ci ont été largement ignorées. Le maire d'Amsterdam a déclaré que c'était désespéré tant que le gouvernement ne mettait pas fin aux ventes commerciales.
Les Pays-Bas ne sont pas seuls dans ce phénomène. La Belgique et l'Allemagne ont également connu des violences liées aux feux d'artifice. Selon Nine Kooiman, responsable du syndicat de police NPB, les agents de police se sentent comme s'ils travaillaient "dans une zone de guerre". Un sondage parmi les membres du syndicat a révélé que quatre policiers sur dix préféraient ne pas travailler le soir du Nouvel An en raison des risques de sécurité élevés.
Bien qu'un certain nombre de groupes néerlandais aient soutenu l'interdiction, les fournisseurs de feux d'artifice réclament environ 895 millions d'euros en compensation pour les stocks qu'ils ont acquis pour le prochain Nouvel An. Le gouvernement évalue le coût des indemnisations entre 100 et 150 millions d'euros si l'interdiction est mise en place cette année, mais plutôt autour de 50 millions d'euros si elle est introduite en 2026.
En somme, l'interdiction des feux d'artifice aux Pays-Bas soulève de nombreuses questions. Tandis que le soutien public pour cette mesure augmente, les défis logistiques et les préoccupations concernant les violences potentielles demeurent. Le report de l'interdiction jusqu'en 2026 pourrait mener à des situations imprévisibles lors des célébrations à venir.