Le nombre de voyages de retour des Canadiens vers les États-Unis a chuté de manière significative. Une des raisons principales : la peur liée à un renforcement des contrôles aux frontières. Depuis l'engagement de l'administration Trump à sévir contre l'immigration, de nombreux Canadiens annulent leurs projets de voyage.
De nombreux voyageurs, comme le professeur de science politique Arash Abizadeh, ont annulé leurs déplacements en raison de l'incertitude croissante. Abizadeh, qui enseigne à l'Université McGill, s'interroge sur les conséquences de ses opinions sur les réseaux sociaux. "Pourquoi nous soumettre à cela ?" a-t-il déclaré, soulignant la crainte d'être mal jugé.
Les données de février montrent une baisse de 13% des voyages aériens et de 23% pour les voyages terrestres. Les Canadiens, qui voyageaient auparavant sans hésitation, ressentent désormais une anxiété palpable à l'idée de traverser la frontière.
Des rapports récents indiquent que des étrangers, dont des Canadiens, ont été détenus à la frontière. Jasmine Mooney, par exemple, a été retenue pendant 11 jours après avoir tenté d'entrer aux États-Unis. Elle a décrit son expérience comme "terrifiante", ajoutant qu'elle a été placée dans une cellule comme dans les films.
Les avocats en immigration, comme Len Saunders, notent un changement alarmant dans la manière dont les demandes de visa sont traitées. Auparavant, les voyageurs dont les demandes étaient refusées étaient simplement renvoyés chez eux, mais maintenant, ils sont souvent détenus indéfiniment.
Jennifer Love, professeur de chimie à l'Université de Calgary, a également annulé ses projets de voyage. Bien qu'elle possède la double nationalité, elle craint des répercussions en raison de ses critiques ouvertes à l'égard de l'administration Trump. "Je ne veux pas me mettre en avant, mais cela pourrait envoyer un message", a-t-elle déclaré.
Cette situation a suscité des inquiétudes parmi les universitaires qui craignent que leurs opinions puissent les rendre vulnérables. La communauté académique se retrouve ainsi dans une position délicate, pesant les risques de voyager aux États-Unis.
La communauté iranienne canadienne ressent également une inquiétude grandissante. L'administration Trump a proposé un interdiction de voyage pour les citoyens iraniens, ce qui a refroidi les désirs de voyage vers les États-Unis. Azin Mohager, gestionnaire d'Atlas Travel, a constaté que la plupart de ses clients ne souhaitent plus se rendre aux États-Unis.
Elle a entendu des histoires de clients interrogés de manière intrusive par les agents de la frontière. "Ils demandent souvent à voir leur téléphone et à se connecter à leurs réseaux sociaux", a-t-elle expliqué, soulignant une discrimination basée sur l'origine.
En somme, la combinaison de la peur et de l'incertitude face aux nouvelles politiques d'immigration a conduit à une baisse marquée des voyages canadiens vers les États-Unis. Les témoignages d'individus détenus et l'inquiétude croissante parmi les universitaires et les communautés minoritaires soulignent les défis auxquels font face les Canadiens qui envisagent de traverser la frontière. La situation reste préoccupante et mérite une attention continue.