Le cyclisme est au cœur de l'actualité avec les manifestations propalestiniennes qui perturbent la Vuelta. Ce mercredi 3 septembre, à Bilbao, des militants ont exprimé leur soutien à la Palestine, créant une ambiance tendue lors du départ de la 12e étape. Les coureurs, notamment ceux de l'équipe Israel-Premier Tech, ont dû naviguer à travers une mer de drapeaux palestiniens.
Lors de la 12e étape, la tension était palpable à Laredo. Les manifestants ont bloqué la vue sur les coureurs, rendant la situation explosive. Les huées ont accompagné le passage des bus, illustrant un climat de défiance. Cette scène n'est pas isolée, car des incidents similaires se sont multipliés depuis le début de la Vuelta.
Un précédent incident à Bilbao a entraîné la neutralisation d'une étape, les manifestants tentant de franchir les barrières. Cela montre que la pression est bien plus forte en Espagne qu'en France, où un incident isolé avait eu lieu. Les coureurs, inquiets pour leur sécurité, ressentent cette menace grandissante.
Le soutien à la Palestine en Espagne trouve ses racines dans l'héritage de la politique de Franco. Selon Benoît Pellistrandi, cet héritage pro-arabe a perduré, surtout à gauche. Cela explique en partie la forte mobilisation dans des régions comme le Pays basque, où les manifestations prennent une ampleur significative.
Le Pays basque a ainsi démontré son engagement pour les droits humains. Arnaldo Otegi, dirigeant indépendantiste, a souligné ce rôle de leader mondial dans la lutte pour la solidarité. Ce soutien est également partagé par une majorité des Espagnols, renforçant l'impact des manifestations.
La reconnaissance officielle de l'État de Palestine par l'Espagne en mai 2024 a marqué un tournant. José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, a affirmé le droit des Palestiniens à un État. Ce soutien a été réitéré par le Premier ministre Pedro Sanchez, qui a exprimé son indignation face aux violences à Gaza.
Les déclarations de Sanchez soulignent une vision humanitaire, dissociant les actes du Hamas des souffrances des Palestiniens. Ce discours a trouvé un écho favorable au sein de l'extrême gauche, qui voit dans ces manifestations une leçon d'humanité.
Au sein du gouvernement espagnol, les actions en faveur de la Palestine ont suscité des réactions positives. La ministre Sira Rego a qualifié ces événements de preuve de l'engagement de l'Espagne pour les droits humains. En revanche, la droite exprime un soutien plus nuancé envers Israël, sans approuver la guerre actuelle.
Cette divergence souligne une fracture au sein de la classe politique. Les Espagnols, attachés aux droits de l'homme, continuent de s'engager pour des causes humanitaires, même sans intérêts directs au Moyen-Orient. Ce sujet reste sensible et pourrait perturber les prochaines étapes de la Vuelta.
Les manifestations propalestiniennes durant la Vuelta révèlent un profond engagement politique en Espagne. Le soutien à la Palestine est ancré dans l'histoire et la culture politique du pays. Alors que les coureurs continuent de concourir, la tension entre les manifestants et les organisateurs demeure palpable, illustrant un contexte social complexe et chargé d'émotions.