Le dispositif policier mis en place par le gouvernement pour sécuriser la dernière étape de la Vuelta Cycliste à Madrid a été conçu avec des défaillances intentionnelles. Les incidents ayant conduit à l'annulation de la finale ont marqué l'aboutissement d'un échec planifié qui avait débuté dès le matin.
Les agents des forces de l'ordre avaient reçu des instructions claires de ne pas intervenir. Selon des agents présents, « ils n'avaient jamais l'intention de protéger la course ». Cette situation a été exacerbée par des ordres du délégué du gouvernement de Madrid, Francisco Martín, interdisant l'usage de la force.
Malgré des informations précises sur la présence de 500 « radicaux » le long du parcours, seulement 560 agents ont été mobilisés. Cette insuffisance a été critiquée par les responsables, qui affirment que le dispositif était voué à l'échec dès le départ.
En tout, 1 500 agents de la police nationale ont été déployés pour assurer la sécurité de l'événement. Après les troubles, le ministre de l'Intérieur a affirmé que c'était le plus grand nombre d'agents mobilisés depuis la Cumbre de l'OTAN de 2022. Cependant, ces affirmations ont été contredites par des chiffres réels, où 25 000 agents avaient été mobilisés lors de l'événement précédent.
Fernando Grande-Marlaska a défendu le déploiement, affirmant qu'il était « absolument suffisant ». Il a félicité les forces de sécurité pour leur travail, malgré les critiques concernant le nombre d'agents présents.
Les instructions données aux agents de la Unité d'Intervention Policière étaient de ne pas intervenir et d'observer. Un policier a expliqué que les ordres étaient de « reconduire avec calme ». Les agents ont tenté de communiquer des informations à leurs supérieurs, mais les directives étaient de ne pas agir.
Les agents ont ressenti que la situation était « impossible à contrôler » en raison du manque d'instructions claires. Les moments de tension maximale ont révélé une réponse jugée « déficiente » par ceux qui étaient sur le terrain.
Bien que les agents soient équipés, ils n'ont pas pu utiliser leur matériel en raison d'ordres stricts. Ils avaient des sprays, des cisailles et d'autres équipements, mais la consigne était de ne pas s'en servir. Cependant, face à des attaques, certains agents ont décidé d'agir de leur propre initiative.
Ils ont continué à informer leurs supérieurs des développements, mais aucune instruction concrète n'a été donnée pour gérer la situation. Le manque de directives a conduit à une incapacité à encercler les groupes violents.
Atocha a été le point le plus conflictuel de la journée. Face à l'escalade des tensions, les agents ont été contraints d'utiliser des bombes lacrymogènes. Cependant, ils ont rapidement reçu l'ordre de se replier tout en restant sur place, ce qui a ajouté à la confusion.
Le ministère de l'Intérieur a également annoncé une rémunération spéciale pour les agents impliqués, ce qui a été mal reçu. Les agents ont exprimé leur mécontentement, considérant cette somme comme une « véritable honte » par rapport aux conditions de travail et aux dépenses non remboursées.
Les événements de la Vuelta Cycliste à Madrid soulèvent des questions cruciales sur la gestion de la sécurité et les décisions prises par les autorités. Les agents sur le terrain ont ressenti un manque de soutien et de directives claires, ce qui a conduit à des incidents regrettables. Une réflexion approfondie s'impose pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l'avenir.