Il est troublant de rencontrer quelqu'un qui a autrefois exercé un immense pouvoir et qui, aujourd'hui, se retrouve dans l'oubli. La transformation d'une telle position à l'autre est souvent difficile à décrire. On peut remarquer un changement dans leur comportement, passant d'une assurance à une nervosité palpable.
Justin Welby, ancien archevêque de Cantorbéry, a dirigé l'Eglise d'Angleterre pendant plus de 10 ans. Son rôle était crucial, touchant à la vie nationale et à des institutions telles que la Famille Royale et le Parlement. Cependant, ses récentes confessions sur des échecs dans la gestion d'allégations d'abus sexuel soulèvent des questions inquiétantes.
Pour les victimes de John Smyth, un abusé reconnu, les déclarations de Welby sont non seulement déroutantes mais aussi profondément alarmantes. Il admet qu'il n'a pas été suffisamment curieux pour enquêter sur les allégations d'abus, malgré des preuves accablantes et des récits de victimes.
Une révision indépendante a révélé que Smyth avait abusé de plus de 100 jeunes, et que l'Eglise avait couvert ces actes pendant des décennies. Welby, en prenant ses fonctions en 2013, se disait trop submergé pour agir, malgré sa connaissance des allégations. Cette attitude a été perçue comme un manque d'empathie par ceux qui ont souffert de ces abus.
Les victimes, comme Graham, exigent des réponses et une reconnaissance des erreurs. Il souligne que tant que la vérité ne sera pas révélée, le pardon ne sera pas possible. Welby, bien qu'il exprime des regrets, semble toujours en difficulté pour justifier son inaction face à ces abus.
Welby a également évoqué les défis politiques auxquels il a été confronté au sein de l'Eglise. Malgré son désir d'instaurer des réformes, il a dû naviguer dans un environnement où les votants du Synode général étaient souvent réticents au changement. Les questions de l'égalité des couples homosexuels et du traitement des femmes prêtres demeurent des sujets sensibles.
Il reconnaît que la modernisation de l'Eglise, avec des millions de membres à travers le monde, est une tâche presque impossible. Les opinions divergentes rendent difficile l'atteinte d'un consensus, ce qui complique davantage la situation.
Welby aspire à une forme d'obscurité après sa démission, conscient que son influence a disparu. Il envisage de prêcher à nouveau, mais cela nécessitera l'autorisation de l'Eglise. Les victimes de Smyth pourraient lui reprocher son attitude indéfiniment.
Son héritage sera débattu par des historiens et des experts de l'Eglise, non seulement en ce qui concerne sa gestion des abus, mais aussi sa direction générale. Welby n'est pas le premier, ni le dernier, à voir sa carrière se terminer de manière douloureuse.
En fin de compte, Justin Welby, ayant fait l'histoire pour de mauvaises raisons, semble ne pas pouvoir choisir son anonymat. Les répercussions de ses actions continueront de résonner, et son désir de s'effacer pourrait ne pas suffire à apaiser les blessures laissées par son passage à la tête de l'Eglise d'Angleterre.