Un homme des Premières Nations récemment exonéré a déposé une plainte contre les trois niveaux de gouvernement. Il réclame des dédommagements pour sa condamnation injuste dans une affaire marquée par le racisme et la brutalité policière. Cette affaire remonte à 1973, lorsqu'un père de Winnipeg a été tué.
Clarence Woodhouse, aujourd'hui âgé de 73 ans, a été exonéré en octobre 2024. Il faisait partie des quatre jeunes hommes de la Première Nation de Pinaymootang, condamnés en 1974 pour le meurtre de Ting Fong Chan. Ce dernier, un travailleur de restaurant, a été retrouvé battu et poignardé près d'un chantier.
Le juge en chef de la Cour du Banc du Roi, Glenn Joyal, a déclaré Woodhouse innocent, qualifiant l'affaire de "contaminée" par le racisme systémique. Durant l'audience, il a été souligné que les preuves contre Woodhouse reposaient presque entièrement sur des confessions fabriquées par la police.
Dans sa plainte déposée le 7 février, Woodhouse accuse la police de négligence dans l'enquête, de poursuites malveillantes et d'arrestation injustifiée. Il cite également des violations de ses droits, notamment le refus de divulguer des preuves pertinentes à sa défense.
Woodhouse, qui ne parlait que peu anglais à l'époque de son arrestation, décrit son expérience comme celle d'une personne vulnérable. La plainte affirme qu'il a été soumis à des abus verbaux et physiques, et qu'il a signé une confession sous pression.
Woodhouse a purgé plus de 10 ans de sa peine de réclusion avant d'obtenir une libération conditionnelle. Pendant son incarcération, il a subi des actes de racisme de la part du personnel pénitentiaire. Sa plainte souligne que son traitement par la police et le procureur a été "cruel et inhabituel".
Il réclame des dommages pour la perte de sa liberté, sa réputation et des souffrances endurées. Les conséquences psychologiques de cette condamnation injuste sont également mises en avant dans sa demande.
Les porte-parole de la ville de Winnipeg et de la province ont déclaré qu'ils ne feraient pas de commentaires pendant que l'affaire est en cours. Le ministère fédéral de la Justice examine également la plainte et prévoit de répondre en temps voulu.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la responsabilité des autorités judiciaires et policières dans les cas de condamnations injustes. Les précédents cas de condamnation erronée mettent en lumière la nécessité d'une réforme dans le système judiciaire.
La plainte de Clarence Woodhouse met en lumière les injustices subies par les membres des Premières Nations et soulève des préoccupations sur les pratiques policières. Son histoire appelle à une réflexion profonde sur la nécessité de protéger les droits de tous les citoyens, en particulier ceux qui sont vulnérables face au système judiciaire.