Des experts soulignent l'importance de dépister les enfants pour détecter les yeux paresseux le plus tôt possible. Dans certaines régions, le manque de services de dépistage dans les écoles entraîne des retards dans le traitement. La Local Government Association (LGA) appelle à un financement accru pour remédier à cette situation.
La British and Irish Orthoptic Society (BIOS) insiste sur le fait que le dépistage de l'amblyopie, ou œil paresseux, devrait être réalisé dans toutes les écoles d'Angleterre. Ce dépistage est déjà en place au Pays de Galles, en Écosse et en Irlande du Nord. L'amblyopie, où un œil est plus faible que l'autre, se traite efficacement par le port de patchs, surtout avant l'âge de sept ans.
Les parents d'Harry, Ellen et Robert Hopkins, ont été dévastés d'apprendre que leur fils avait un œil paresseux. Ils ne l'ont découvert qu'à l'âge de six ans et demi, lors de son premier test. Chaque année, entre deux et cinq pour cent des enfants comme Harry sont diagnostiqués avec cette condition.
Bien que le UK National Screening Committee recommande un dépistage de la vue pour les enfants de quatre à cinq ans, environ 11 % des autorités locales ne l'offrent pas dans les écoles. Harry porte un patch depuis quelques mois, mais ses progrès stagnent depuis son septième anniversaire.
Craig Murray, président de BIOS, explique que l'amblyopie est difficile à détecter tôt. Il décrit la situation comme une lotterie postale pour les familles, car le dépistage n'est pas systématiquement proposé. De nombreux enfants plus âgés arrivent trop tard pour bénéficier d'un traitement efficace.
Actuellement, environ 75 000 enfants vivent dans des zones sans dépistage scolaire. Dans des régions comme le Derbyshire et le Lincolnshire, les parents reçoivent des conseils lors des contrôles de développement précoce de leurs enfants, ou sont orientés vers des tests gratuits chez les opticiens locaux.
Jenny Smedley, responsable du dépistage visuel dans les écoles de Sheffield, souligne l'importance de ces tests. Elle fait passer des tests aux enfants de la classe de réception à Marlcliffe Primary School. Cette initiative a permis de référer environ 800 enfants pour des examens supplémentaires cette année.
Les parents expriment souvent leur gratitude pour ces dépistages, affirmant qu'ils n'auraient pas su qu'il y avait un problème sans eux. Cela peut avoir un impact significatif sur les opportunités futures des enfants, comme l'accès à certains emplois ou la possibilité de conduire.
Clare Hayes, directrice de Marlcliffe Primary School, souligne les difficultés que rencontrent les familles pour prendre des rendez-vous chez l'opticien. Les parents et les enseignants peuvent ne pas toujours détecter les problèmes de vision, car les enfants s'adaptent à leur condition.
David Fothergill, de la LGA, appelle à une augmentation du financement de la santé publique pour permettre aux conseils de proposer un large éventail de services. Malgré une augmentation de 200 millions de livres annoncée par le gouvernement, des experts estiment que cela ne suffit pas pour améliorer la santé des enfants.
Les parents sont encouragés à faire examiner régulièrement les yeux de leurs enfants, même dans les zones où le dépistage scolaire est proposé. Daniel Hardiman-McCartney, du College of Optometrists, rappelle que le dépistage scolaire est un bon filet de sécurité, mais ne remplace pas un examen chez un opticien. Il est crucial d'agir rapidement pour garantir la santé visuelle des enfants.