Le ministre des Affaires étrangères du Zambie, Mulambo Haimbe, a récemment mis en garde les diplomates contre toute ingérence dans les affaires du pays. Cette déclaration intervient après que l'ambassadeur des États-Unis a exprimé des préoccupations concernant le vol systématique de médicaments destinés à la Zambie. Haimbe a souligné une tendance croissante des diplomates à ignorer les canaux diplomatiques appropriés.
Bien qu'il n'ait mentionné personne spécifiquement, ses commentaires semblent viser l'ambassadeur américain à Lusaka, Michael Gonzales. La semaine dernière, Gonzales a tenu une conférence de presse pour annoncer que les États-Unis réduisaient leur aide sanitaire de 50 millions de dollars en raison du vol de médicaments vitaux.
Dans sa réponse, Haimbe a déclaré que s'adresser au gouvernement par les médias constituait une ingérence et violait les conventions diplomatiques. Il a réaffirmé que le gouvernement restait ouvert à traiter toute question par les canaux diplomatiques appropriés.
La semaine dernière, l'ambassade des États-Unis a révélé avoir présenté ses conclusions sur la corruption présumée aux responsables zambiens en avril de l'année dernière. Malgré cela, aucune action n'a été entreprise par les autorités zambiennes.
Le ministre zambien de l'Intérieur, Jacob Mwiimbu, a annoncé qu'un audit forensic sur le vol présumé avait été achevé et remis aux agences de sécurité pour des actions supplémentaires. Il a précisé que près de 75 personnes avaient été arrêtées lors d'une opération nationale qui a vu plus de 400 établissements de santé perquisitionnés.
Mwiimbu a affirmé qu'il n'y aurait aucune impunité dans cette quête de justice. Gonzales a également mentionné qu'une inspection menée par des responsables américains dans plus de 2 000 pharmacies avait révélé que la majorité vendaient des médicaments et fournitures médicales donnés par les États-Unis.
Le ministre de la Santé, Elijah Muchima, a déclaré que le problème de vol existait avant l'arrivée du gouvernement actuel en 2021. Il a également noté que plusieurs responsables zambiens avaient été licenciés suite aux vols identifiés par les États-Unis.
Muchima a mentionné qu'un système numérique avancé de suivi des stocks avait été mis en place pour surveiller l'approvisionnement en médicaments. La réduction de l'aide américaine, qui devrait entrer en vigueur l'année prochaine, affectera les médicaments pour traiter le paludisme, le VIH et la tuberculose.
Malgré la réduction de l'aide, le ministre de la Santé a rassuré les Zambiens qu'il y avait suffisamment de stocks de tous les médicaments, donc aucun risque immédiat de pénurie. Gonzales a précisé que cette mesure était distincte du gel de l'aide étrangère annoncé par l'ancien président Donald Trump.
Ce gel a eu des répercussions sur les programmes de santé à travers l'Afrique, y compris les envois de fournitures médicales critiques. En mars, le président zambien Hakainde Hichilema a déclaré qu'il était temps pour son pays de renforcer ses finances pour se procurer ses propres médicaments.
La situation actuelle en Zambie met en lumière les défis liés à l'aide internationale et à la corruption. Les autorités zambiennes doivent maintenant faire face à la nécessité de restaurer la confiance tout en répondant aux besoins de santé de leur population. L'avenir de l'aide américaine dépendra de leur capacité à résoudre ces problèmes de manière efficace.