La vie à l'intérieur de la zone 'interdite' contrôlée par la Turquie en Irak
La vie dans la zone interdite d'Iraq contrôlée par la Turquie
Dans les montagnes du Kurdistan irakien, le village de Sergele est menacé. Les habitants, comme Sherwen Sergeli, dépendent de leurs terres pour vivre. Cependant, l'occupation turque croissante met en péril leur mode de vie traditionnel.
Un village entouré par l'armée turque
Sergele, situé à seulement 16 km de la frontière turque, est de plus en plus entouré par des bases militaires turques. Au moins sept bases ont été construites récemment, dont une près d'un petit barrage qui régule l'approvisionnement en eau du village. Cela rend l'accès aux terres des villageois impossible.
Selon Sherwan Sergeli, un agriculteur de 50 ans, cette situation représente une "occupation à 100 % des terres kurdes". Les bases militaires turques, qui se multiplient, rendent la vie des villageois de plus en plus difficile.
La zone interdite et ses conséquences
La zone interdite s'étend sur une grande partie de la frontière irakienne avec la Turquie. Elle est affectée par le conflit entre la Turquie et le groupe militant kurde PKK. Des centaines de civils ont été tués par des frappes aériennes dans cette région, comme l'indique le groupe Community Peacemaker Teams.
Un rapport parlementaire de 2020 a révélé que des milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs terres à cause des violences. Sergele est désormais sur la ligne de front de ce conflit, subissant des bombardements réguliers.
Expansion militaire turque
La Turquie a considérablement augmenté sa présence militaire dans la zone interdite ces dernières années. Une analyse de la BBC indique que le militaire turc a construit au moins 136 installations fixes en Irak. Ces bases couvrent plus de 2 000 km² de terres irakiennes.
Les images satellites montrent également que la Turquie a construit environ 660 km de routes pour relier ses installations. Cette expansion a eu des conséquences écologiques, notamment la déforestation.
La situation des habitants
À Kani Masi, une ville proche de la frontière, les habitants subissent également les conséquences de cette occupation. Beaucoup de terres agricoles ont été abandonnées, et les villageois comme Salam Saeed ne peuvent plus cultiver leurs vignes.
Salam décrit comment des drones surveillent constamment la région. "Ils tireront sur vous si vous restez", avertit-il. La présence militaire turque s'est intensifiée depuis les années 1990, consolidant ainsi son contrôle sur la région.
Un avenir incertain
Malgré les appels à la paix, le conflit entre la Turquie et le PKK ne montre aucun signe d'apaisement. Les frappes aériennes continuent, et les civils vivent dans la peur constante d'être pris pour cible.
La situation est d'autant plus compliquée par l'absence de réponse claire du gouvernement irakien face à l'occupation turque. Les autorités kurdes, quant à elles, entretiennent des relations étroites avec Ankara, souvent au détriment des droits des civils.
Conclusion
La vie à Sergele et dans les régions environnantes est marquée par l'incertitude et la peur. Les villageois, comme Sherwen et Salam, voient leur mode de vie menacé par l'expansion militaire turque. L'avenir de ces terres et de leurs habitants reste sombre, alors que le conflit perdure.
