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Quand l'aide contre la pauvreté devient une "trappe" : "Maintenant, je dois rembourser 12 000 euros"

Publié le : 5 février 2025

Introduction

Marta P. a connu des difficultés financières après son divorce en 2015. Elle s'est retrouvée seule avec ses deux adolescents, recevant seulement 60 euros par mois par enfant. La vie était dure, marquée par des années difficiles où les parents peinent à joindre les deux bouts. Cependant, la pandémie de 2020 a changé la donne.

Une aide inattendue

En juin 2020, Marta découvre un versement inattendu sur son compte bancaire. La sécurité sociale lui accorde une nouvelle prestation. Elle reçoit une lettre l'informant de son droit à un soutien financier pour ses enfants. Elle passe de 120 euros à 800 euros par mois, une augmentation significative qui lui permet de mieux gérer son quotidien.

Cette aide est le résultat de pressions de l'Union Européenne sur l'Espagne pour unifier les prestations. Le gouvernement a dû agir rapidement pour éviter de perdre des fonds européens. Ainsi, l'Ingreso Mínimo Vital (IMV) a été créé, fusionnant plusieurs aides et pensions.

Des fluctuations d'aide

En 2021, Marta reçoit une nouvelle lettre confirmant le maintien de l'IMV. Elle s'adapte à ces nouveaux revenus et se sent soulagée. En novembre 2022, elle perçoit près de 1 000 euros par mois. Cependant, en décembre, le versement s'arrête sans préavis. Cette situation la plonge dans l'angoisse, d'autant plus que son emploi dans un bar a récemment fermé.

Après plusieurs tentatives de contact avec la sécurité sociale, elle apprend que la pension alimentaire de ses enfants est désormais prise en compte, ce qui nécessite un recalcul de ses droits. En février 2023, elle reçoit 400 euros, mais doit faire face à une réduction de ses revenus.

La demande de remboursement

En mai 2023, Marta reçoit une lettre lui demandant de rembourser 12 300 euros qu'elle aurait perçus indûment. Cette somme ne concerne que la période de 2020 à 2021. Elle se rend compte que ces erreurs de calculs viennent de l'administration, et elle s'inquiète de devoir également rembourser pour 2022.

Cette situation n'est pas unique. Selon l'ONG ATD Cuarto Mundo, environ 150 000 familles espagnoles pourraient être dans la même situation. Ces familles, souvent les plus vulnérables, sont désormais confrontées à des remboursements qu'elles ne peuvent pas se permettre.

Réactions et réformes nécessaires

Le Défenseur du Peuple a reconnu que les plaintes liées à l'IMV sont en forte augmentation. Il propose une réforme pour ne pas exiger de remboursement des familles en situation de précarité. Cette réforme pourrait avoir des conséquences sur d'autres aides sociales, touchant ainsi un plus grand nombre de citoyens.

Des cas comme celui de Gema, qui doit rembourser 9 100 euros, illustrent les difficultés rencontrées par de nombreuses personnes. Ces erreurs administratives mettent en péril la sécurité financière de nombreuses familles, qui se battent pour leur survie.

Conclusion

La situation de Marta et d'autres familles souligne les défis du système de protection sociale en Espagne. Les erreurs administratives et les demandes de remboursement créent un climat d'incertitude. Il est essentiel que le gouvernement prenne des mesures pour protéger les plus vulnérables et garantir que l'aide atteigne ceux qui en ont réellement besoin.

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