Serge Atlaoui, un Français condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, est arrivé ce mercredi matin en France. Après un passage par le tribunal de Bobigny, il sera incarcéré. Son retour fait suite à une longue bataille juridique et à des accords entre les gouvernements.
À son arrivée à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, des agents de l’administration pénitentiaire l’ont pris en charge. Il a ensuite été amené au tribunal judiciaire de Bobigny, où il sera présenté au procureur pour la notification de son incarcération.
En 2005, Serge Atlaoui avait été arrêté dans une usine où des kilos de drogue avaient été découverts. Les autorités l'ont accusé d'être un « chimiste ». Bien qu'il ait toujours nié ces accusations, il a été condamné à la prison à vie, peine qui a été alourdie à la peine capitale en appel.
Il devait être exécuté en 2015 avec d'autres condamnés, mais a obtenu un sursis grâce à la pression de la France. Cela a ouvert la voie à des discussions pour son retour en France, qui a été officiellement demandé le 4 novembre.
Le retour de Serge Atlaoui a été rendu possible grâce à un accord signé le 24 janvier entre les ministres de la Justice français et indonésien. Cet accord stipule que Jakarta a décidé de « ne pas exécuter » le prisonnier pour des raisons humanitaires, en raison de son état de santé.
Atlaoui a suivi un traitement médical régulier dans un hôpital proche de sa prison. Son avocat, Richard Sédillot, a exprimé sa satisfaction, déclarant que le combat mené a été une victoire de la vie sur la mort.
L’affaire de Serge Atlaoui a suscité une forte réaction en Indonésie, où la législation antidrogue est très sévère. En France, de nombreuses personnalités, y compris la chanteuse Anggun, se sont mobilisées pour soutenir sa cause. Ce soutien a été crucial dans le processus de négociation pour son retour.
La mobilisation autour de son cas a mis en lumière les défis juridiques et humanitaires liés à la peine de mort, en particulier dans le contexte des lois antidrogue indonésiennes.
Le retour de Serge Atlaoui en France marque une étape importante dans son combat contre la peine capitale. Sa situation soulève des questions sur la législation antidrogue et les droits humains. L'issue de cette affaire pourrait influencer les discussions futures sur la peine de mort et le traitement des prisonniers.