La tuitera 'Barbijaputa' a invoqué son droit à la liberté d'expression lors de son témoignage dans un procès pour des délits de haine. Ce procès concerne plusieurs tweets postés sur le réseau social X, visant la communauté juive. Elle a nié plusieurs messages antisémites qui lui sont attribués, affirmant que certains ont été sortis de leur contexte par l'accusation.
Le procès a été ouvert suite à une plainte déposée en février 2017 par une personne anonyme, acceptée pour des délits de haine. Le procureur réclame un an et neuf mois de prison, ainsi qu'une amende de onze mois à raison de neuf euros par jour. 'Barbijaputa' a administré son compte depuis 2011, lançant un débat public sur les limites de l'humour.
Elle a évoqué une campagne de l'ultra-droite débutée en 2015, visant les médias qui soutenaient l'ancienne maire de Madrid, Manuela Carmena. Elle a expliqué que les tweets controversés avaient été utilisés hors de leur contexte pour la présenter comme une partisane du nazisme.
Lors de l'audience, des témoins, dont l'ancien député Juan Carlos Girauta, ont évoqué la menace ressentie par la communauté juive en Espagne face à de tels messages. La plainte populaire a été portée par le Comité Légal pour la Lutte contre la Discrimination, qui a amené plusieurs représentants de la communauté juive à témoigner.
Les témoins ont qualifié les tweets de 'messages offensifs' et ont exprimé leur inquiétude face à la montée du discours de haine sur les réseaux sociaux, susceptible de générer d'autres formes de violence.
L'avocate de la défense a soulevé des questions sur la vulnérabilité des droits de son cliente, arguant que le délai d'instruction avait expiré à deux reprises sans prolongation. Elle a également dénoncé le fait que sa cliente subisse une 'peine de banquillo', ne devant pas être jugée aujourd'hui.
Le procureur a basé ses accusations sur 130 documents, dont 100 commentaires de tiers, ce qui a entravé la défense. 'Barbijaputa' a affirmé que ces tweets ne lui appartenaient pas, mais provenaient d'autres comptes.
Selon le procureur, '@Barbijaputa' a publié depuis 2011 des messages montrant son intolérance envers les personnes de foi juive. Un tweet particulièrement controversé a été cité, où elle évoque Hitler de manière dégradante, ce qui a eu un impact négatif sur la communauté juive, trivialisation du génocide juif à la clé.
Ces publications ont causé un grand désarroi parmi les membres de la communauté juive, constituant une atteinte à leur dignité. Le procès soulève des questions cruciales sur la liberté d'expression et les limites de l'humour dans un contexte politique tendu.
Ce procès met en lumière les défis liés à la liberté d'expression face à des messages jugés haineux. Les témoignages et les arguments présentés soulignent l'importance de trouver un équilibre entre le droit à l'expression et la protection contre les discours de haine. Les décisions qui seront prises pourraient avoir des répercussions significatives sur la société et la manière dont les discours sont régulés sur les plateformes sociales.